Rencontre avec les mécaniciens du lyon…

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Fantassins de l’armée des lions, les mécaniciens sont d’indispensables maillons d’une longue chaîne, grâce à laquelle Peugeot brille en Championnat du Monde des rallyes. Rencontre avec quelques unes de ces stars de l’ombre.

En guise d’introduction, Michel Nandan, le Responsable Conception-Exploitation de Peugeot Sport nous en dit un peu plus : « Ils sont près de soixante, en comptant les hommes de terrain et ceux qui restent à l’’atelier, auxquels s’’ajoutent ceux qui travaillent à Valence chez notre motoriste. Quatre équipes d’’exploitation et deux de développement se relaient. En Turquie, par exemple, nous avions dix mécaniciens pour nos deux 307WRC, cinq autres pour transporter, installer et ranger le matériel, plus un spécialiste pour chaque département : hydraulique, moteur et « Suspension-Direction Freins », dit « SDF ». S’’ils ont tous des tâches spécifiques, chacun d’’entre eux doit être capable de réaliser toutes sortes d’’interventions. »

Ludovic, par exemple, travaille dans le département « SDF » : « J’’effectue en moyenne huit déplacements dans l’’année. Certains mécaniciens sortent moins, d’’autres se consacrent aux essais : nous sommes libres de négocier cela entre nous, selon les préférences de chacun. En rallye, on est toujours en éveil et la pression est plus vive, mais j’’aime bien ces moments d’’adrénaline. En essais on peaufine son sujet un peu plus au calme, mais voir évoluer progressivement une voiture a aussi son charme. En course, les représentants des différents « labos » donnent un coup de main à l’’arrière de l’’auto : c’’est motivant d’’intervenir directement sur la voiture. Vu de l’’extérieur, on pense que les ’’mécanos’’ s’’ennuient en attendant les voitures, entre deux passages à l’’assistance. Ce n’’est pas vrai pour tous : dès que l’’auto est repartie, nous révisons les amortisseurs et les freins, lesquels reprendront probablement du service un peu plus tard. Il faut toujours disposer de matériel opérationnel au cas où, et cela nous laisse très peu de temps morts. Le plus difficile à vivre sur place, c’’est un abandon. Tant qu’’on a du boulot, la vie est belle : voir sa voiture repartir après une belle séance de mécanique est notre récompense, à plus forte raison lorsqu’’un temps scratch du pilote nous prouve qu’’elle va bien ! Le vrai bonheur, c’’est, bien sûr, une bonne performance finale, accompagnée des remerciements des équipages. De ce côté là, nous sommes gâtés : de leur bonjour du matin aux accolades de l’’arrivée, pilotes et copilotes sont toujours très sympas avec nous et on a le sentiment d’’être considéré ».

Chef mécanicien sur la voiture de Markko Martin, Daniel explique : « Je dirige l’’équipe qui construit la voiture à Vélizy, à partir des différents éléments préparés dans les labos moteur, boîte et « SDF ». On fonctionne avec quatre équipes de trois mécaniciens châssis qui travaillent toujours ensemble, et qui, un rallye sur deux, vont sur le terrain, où ils sont secondés, par différents mécaniciens de ces fameux labos, entre autres. Après l’’assemblage des voitures, soit trois semaines à un mois de travail pour chacune, on procède à un essai de contrôle, à Montlhéry, avant que ces dernières soient acheminées vers le rallye, où nous les rejoignons ensuite. En course, je sers un peu de chef d’’orchestre. Les seize mécaniciens sont affectés pour moitié à chaque équipage, mais en cas d’’urgence, une majorité travaille sur la même voiture. C’’est alors un ballet impressionnant et certains observateurs se demandent comment chacun y retrouve ses propres mains. Heureusement, nos hommes sont assez performants et expérimentés pour savoir ce qu’’ils doivent faire tout en gérant le temps qui leur est imparti. Enfin, dès que les autos sont rapatriées chez Peugeot-Sport, elles sont entièrement dépouillées et reconditionnées. Et le cycle reprend. »

Chargés du matériel pour les reconnaissances, « Ludo », « Jean-Mi » et « Poppers » ouvrent et ferment la boutique : « Nous partons en rallye dix à quinze jours, douze fois dans l’’année. Nous quittons Vélizy les premiers, pour acheminer les véhicules de matériel et les voitures des reconnaissances sur place. Ces ’’ mulets ’’ serviront aux équipages, qu’’on suit ensuite à la trace, du lundi au mercredi, avec une voiture de secours. Le jeudi, dès les ’’ recos ’’ terminées, nous révisons les autos pour le rallye suivant. Ensuite, du vendredi au dimanche, nous devenons mécaniciens de course. Il nous reste, le lundi, à ranger le matériel, et à charger tous les véhicules, soit quatre à cinq heures de travail, parfois fastidieuses, avec la fatigue accumulée, avant, parfois, de repartir directement vers le rallye suivant. Si nous effectuons alors des roulements entre nous, les mêmes ’’ mulets ’’, eux auront enchaîné quatre épreuves, de Sardaigne en Grèce. En principe, la maintenance de ces autos se fait assez bien : Marcus et Markko sont raisonnables et ne détruisent pas le matériel. Mais parfois, des impondérables nous compliquent la vie : en Turquie, le nettoyage des autos, avec cette glaise boueuse qui collait partout sous les voitures, n’’avait rien d’’une partie de plaisir ! En revanche, par rapport à nos petits camarades qui ne voient d’’un rallye que le parc d’’assistance, nous avons l’’avantage de profiter du paysage en passant dans les spéciales, ce qui nous permet aussi de voir à quelle torture seront soumises les 307WRC, lorsqu’’elles y passeront à vitesse de course. En outre, durant les reconnaissances, les pilotes, comme les coéquipiers, sont relativement détendus et nous partageons avec eux des moments d’’intimité privilégiés qui sont agréables à vivre.

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